La psychanalyse freudienne est une méthode d’investigation visant à appréhender les phénomènes psychiques inconscients qui apporte une meilleure connaissance de soi. Ceux-ci se manifestent de façon singulière par divers symptômes et occasionnent une certaine souffrance dont la personne se plaint.
Afin que ces phénomènes cessent d’agir en souterrain, qu’ils se répètent, qu’ils figent les tentatives d’aller de l’avant, ou mettent en échec toutes les entreprises de la personne qui souffre, ils demandent à être entendus, décodés, décryptés à la manière d’un rébus.
Ce n’est pas tant un évènement ou un traumatisme oublié, enfoui, qui va nous intéresser le psychanalyste que sa trace mnésique et la façon dont va se tramer tout un réseau signifiant et singulier pour un sujet donné.
Une formulation que l’on doit à Lacan inspiré par les travaux des structuralistes comme Claude Lévi-Strauss.
L’inconscient obéit à ses propres règles, il a sa propre syntaxe, lui laisser la parole c’est laisser parler la vérité du sujet.
C’est grâce à l’analyse et au sens que le sujet va donner à ses symptômes et autres formations de l’inconscient (rêves, lapsus, oublis, actes manqués…) que celui-ci va dialectiser son désir, le circonscrire, dans la reconnaissance de son incomplétude, d’un manque à être.
Mais cela ne se fait pas tout seul. C’est en énonçant une parole adressée à un Autre, le psychanalyste, à qui il prête un savoir sur sa souffrance, et grâce à sa présence sur laquelle va s’appuyer la relation transférentielle que peu à peu l’analysant va pouvoir appréhender les choses autrement, faire des choix et devenir acteur de sa vie, en être responsable.
C’est son moteur, indispensable autant qu’insaisissable. On ne fait que tourner autour à travers des objets qui le causent… et qui en causent !
Nous sommes des parlêtres, disait Lacan, des êtres de parole. C’est à travers le langage qui nous précède et dont nous sommes imprégnés avant même notre naissance que nous nous définissons, que nous appréhendons notre monde, l’ordonnançons, que nous créons nos valeurs, nos idéaux, que nous organisons notre rapport à l’autre, à l’autre sexe. Sa dimension symbolique nous permet de conceptualiser notre monde tout en nous éloignant des choses de ce monde. Toutefois il subsiste toujours un écart qui ne peut pas se dire, un reste, un réel.
C’est par le truchement des autres et du langage que le sujet se découvre.
Et c’est tout l’enjeu de la psychanalyse d’amener le sujet à se débrouiller avec son désir.
Si la psychanalyse n’a pas pour objectif la guérison ou la suppression du symptôme, on peut lui reconnaître sa visée thérapeutique « de surcroît », comme dirait Lacan, en ce qu’elle apporte un mieux-être à celui qui l’entreprend.
Il s’agit d’une cure par les mots et les mots, ça soigne !